Tumeurs orbitaires
Tout savoir sur les tumeurs orbitaires
L’orbite est une cavité osseuse inextensible dans laquelle l’œil représente l’élément le plus volumineux. Les tumeurs orbitaires peuvent se développer aux dépens de n’importe quel tissu siégeant dans l’orbite : muscle, nerf, os, vaisseaux sanguins, glande lacrymale. Des tumeurs intraoculaires, sinusiennes voire des métastases peuvent parfois envahir secondairement l’orbite. Il peut s'agir d'une tumeur bénigne comme d'une tumeur maligne, c'est à dire cancéreuse. Néanmoins, même les tumeurs bénignes peuvent avoir des conséquences graves car elles peuvent exercer un effet de masse local sur le nerf optique et l’œil et peuvent conduire à la cécité.
Les tumeurs orbitaires peuvent se révéler de différentes façons, avec un ou plusieurs signes cliniques :
- exophtalmie (œil qui sort, aspect de « grand œil »)
- diplopie binoculaire (vision double)
- douleurs, signe plus volontiers rencontré dans les tumeurs malignes
- baisse d'acuité visuelle
- masse palpable ou saillante
Dans le cas des tumeurs vasculaires, l’effort ou certaines positions peuvent faire grossir transitoirement la lésion. Les tumeurs bénignes évoluent généralement lentement sur plusieurs mois et années alors que les tumeurs malignes évoluent plus rapidement sur quelques semaines voire mois.
Un bilan ophtalmologique complet avec une imagerie de l'orbite est indispensable pour faire un diagnostic même si dans certains cas, une biopsie ou une exérèse chirurgicale sera nécessaire pour confirmer le diagnostic de tumeur orbitaire. L’urgence sera dictée par la nature de la lésion (tumeur bénigne versus cancer) et par le retentissement fonctionnel sur l’œil et le nerf optique (compression du nerf optique ou pas).
La chirurgie est souvent recommandée dans les tumeurs orbitaires. Son but peut être de poser le diagnostic uniquement (biopsie) ou de retirer la lésion en partie ou en totalité (biopsie-exérèse). Les chirurgies de l’orbite sont réalisées sous anesthésie générale et peuvent être guidées par la réalisation d'un examen anatomopathologique en direct (examen extemporané).
En cas d’exérèse incomplète, une reprise chirurgicale ou un traitement par radiothérapie pourra être décidé. D’autres traitements sont possibles, en complément ou en remplacement de la chirurgie. La protonthérapie peut être utilisée dans certains cas où la chirurgie ne permet pas de proposer une exérèse complète. En cas de lymphome orbitaire, une radiothérapie externe ou une immunochimiothérapie pourra être proposée. Très rarement, en cas de cancer particulièrement agressif ou récidivant, une chirurgie radicale d’exentération orbitaire peut être réalisée.
Exemple de plan de traitement d’une protonthérapie (faisceau de protons de haute énergie par un synchrocyclotron en France) pour une tumeur orbitaire. Chaque organe clé (œil, nerf optique, cerveau) est identifié afin de réduire au maximum l’irradiation de ces tissus.